Nous étions le 8 septembre et il se leva avant que le cadran n’ait fait retentir son horrible cri du cœur. En fait, il n’avait pas dormi de la nuit, il avait vu passer les heures et les minutes... Jamais une nuit n’avait été si longue. Maintenant, le soleil se levait et il devait commencer sa journée malgré tout. Il descendit l’escalier sans vraiment voir que dans la chambre adjacente à la sienne se passaient des choses étranges. En fait, il n’avait pas vraiment la tête à se préoccuper du monde extérieur. Il se dirigeait instinctivement vers la cuisine, prit un verre de jus et mis son pain à griller : déjeuner habituel. En allant s’asseoir, il activa la cafetière, car toute bonne journée devait commencer par ce liquide chaud, brunâtre et réconfortant. Son petit repas traditionnel ingurgité et un peu plus réveillé, il remonta, salua son colocataire d’un hochement de tête et se prépara à affronter sa journée de travail et à la partir du bon pied.
Fin prêt, il franchissa la porte de l’appartement et se rendit rapidement à l’arrêt d’autobus qui se situait non loin de chez lui. Une journée comme les autres alla commencer et cela ne lui déplaisait pas. Il aimait sa petite routine. À son agenda, deux rendez-vous seulement était notés. Le premier se révélait être un cas assez lourd : Un grand gaillard qui n’avait jamais accepté de vieillir et qui tentait de rester dans son passé. "Pauvre lui", se disait-il intérieurement. L’après-midi serait moins compliquée. En soirée, il avait un souper de prévu avec ses vieux amis du secondaire. À cette pensée, un sourire se dessina sur ses lèvres. Il allait enfin revoir tous ceux qui avaient fait partie de son adolescence, mais surtout, il allait LA revoir. Son amour secret de jeunesse serait présente. Secret, car il n’avait jamais osé en parler à qui que ce soit, trop certain que cela était voué à un échec certain de toute façon. Il s’était promis que ce soir, il essayerait au moins d’obtenir son numéro de téléphone, c’était son défi personnel. À moins qu’elle avait décidé de ne pas venir? Non, tout le monde avait confirmé il y avait à peine vingt-quatre heures de cela. Il s’en faisait pour rien. Il expira fortement et balaya cette pensée en clignant des yeux. Tout allait bien se passer.
Durant la journée, il s’affairait à toutes sortes de dossiers, ne quittant pas l’horloge des yeux, ayant trop hâte que la petite aiguille se pose sur le 4 et la grande, sur le 6. Il allait enfin pouvoir quitter et s’amuser. Il espérait vivement ne pas être déçu. L’heure souhaitée arriva enfin. Il se dépêcha d’attraper son manteau et son attaché-case et partit en direction de l’autobus. Dans l’ascenseur, il changea d’idée et héla un taxi à sa sortie de l’immeuble. De cette façon il arriverait plus rapidement et il était certain de ne pas se faire passer un sapin, si l’autobus décidait de ne pas se présenter. Assis dans la voiture, il donna l’adresse et se perdit dans ses pensées durant le trajet.
- Ce fera 13, 65 $, monsieur.
Cette interpellation le fit revenir à la réalité. Il paya et sorti de la voiture pour rejoindre son groupe d’amis qui étaient rassemblés à la table sise près de la fenêtre. Il prit une bonne inspiration et entra. C’est là que tout allait se jouer …
À suivre :)
1 commentaire:
Je n'ai pas lu tes historiques alors je ne sais pas si c'est une habitude de faire languire tes lecteurs. C'est vraiment traître ! Joke, j'attendrai le reste de l'histoire.
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